Open Transport Tycoon Deluxe

Il y a de cela plus de 20 ans, j’ai découvert un titre qui a profondément marqué ma vie de joueur, un titre totalement inspiré de grands jeux de stratégie de l’époque comme Railroad Tycoon de Sid Meier, Theme Park de Molyneux ou encore Sim City de Will Wright. Il est vrai que je suis un peu touche-à-tout en matière de jeu vidéo (sauf les RPG LOL), capable de passer des heures sur des shoot’em’ups à scorer (Under Defeat), d’autres longues heures à arpenter des villes en tant que tueur à gage ou livreur de drogue (GTA) ou bien encore à participer à des stupides concours de crachats sur une île peuplée de pirates (Monkey Island). Il y a un autre mode de jeu que nous n’avons pas encore abordé ici et qui m’avait littéralement passionné lorsque je jouais sur PC dans les années 90 : il s’agit de la simulation économique dont font partie les trois monuments cités au début de ce paragraphe. Aujourd’hui, j’avais envie de revenir sur une simulation de transport qui, à ce jour, n’est pas prête d’être dépassée par la concurrence : Transport Tycoon de Chris Sawyer. Ce titre est bien sorti sur consoles, à l’époque des 32 bits, mais la meilleure version reste bien évidemment celle sur PC notamment dans cette mouture OpenSource : OpenTTD.

Cela fait maintenant quelques semaines que j’ai replongé dans cette drogue qu’est Transport Tycoon notamment par le biais d’une version réécrite de l’originale appelée Open Transport Tycoon Deluxe (OTTD). A l’origine, il s’agit d’un titre sorti en 1994 sur PC (qui fut par la suite adapté sur d’autres supports) fonctionnant sous DOS, qui a eu le droit à une version Deluxe en 1995 proposant la compatibilité Windows95 ainsi quelques ajouts intéressants (simplification de commandes, version CD-Rom…). Cependant, depuis l’avènement des nouveaux systèmes d’exploitation, il était de plus en plus difficile de faire fonctionner ces jeux d’antan (hormis grâce à DosBox) qui plus est, il n’existait pas de possibilité « d’upscaler » la résolution, voilà pourquoi un projet de réécriture du jeu a été étudié par quelques fans invétérés à partir de 2004. Il fallut attendre environ 6 ans pour qu’une première version voie le jour, permettant ainsi de profiter des résolutions actuelles (j’y joue sur mon PC portable en 1600*900), du fait que ce soit de l’Open Source à savoir que de nombreux éléments du jeu ont pu être retravaillés pour pouvoir étayer un peu plus notre expérience de jeu (décors, immeubles, véhicules…) et surtout bénéficier d’une carte beaucoup plus grande grâce à des ordinateurs nettement plus puissants qu’à l’époque (j’y jouais sur un vieux 386 DX 40 avec 4 Mo de RAM).

Mais plutôt que de se cantonner à parler de ce projet, abordons les différents aspects du jeu. Tout d’abord, TT est une simulation économique vous hissant à la tête d’une société de transport sur une carte donnée (générée aléatoirement par l’ordinateur avec plusieurs choix de taille, de nivèlement du terrain ainsi que d’aspect climatique) composée de villes (de petite taille au départ) ainsi que d’industries (riches et variées : minerai de fer, charbon, pétrole, fermes, usines…). Plus vous développerez les transports dans ces zones, plus les villes grandiront et plus vos activités seront prospères. Vous devrez vous imposer comme leader des transports sur votre carte pendant les 100 prochaines années (à partir de 1950 pour OpenTTD – 1930 pour la version originale), et la tâche ne sera pas des plus simples. Tout d’abord, vous ne serez pas seul à vouloir prendre la plus grosse part du gâteau, l’IA pourra contrôler jusqu’à 7 autres joueurs et il vous sera également possible de jouer avec des amis sur les serveurs d’OpenTTD. Par ailleurs, il ne sera pas évident de contenter tout le monde, que ce soit pour les villes ou pour les industries, il vous faudra faire des choix de développement de tel ou tel coin de la carte pour ne pas trop vous éparpiller mais également car tout cela a un coût. C’est bien le nerf de la guerre, l’argent, vous disposerez d’un prêt (évoluant en fonction de la période à laquelle vous empruntez l’argent, car oui l’inflation est prise en compte !) vous permettant de faire face au coût de construction des axes routiers, lignes de chemin de fer, dépôts en tout genre et bien entendu des véhicules. Cependant, plus vite le prêt sera remboursé, plus vite vous serez indépendant et pourrez développer votre activité loin de votre siège social grâce aux revenus réguliers de vos différentes lignes.

Tous les moyens de transport des différentes époques traversées sont disponibles à savoir camions, trains (à vapeur, électriques…), bateaux (hovercraft, ferry boat…) et avions (du simple coucou au très célèbre feu Concorde)… bien évidemment, ceux-ci évolueront en fonction de l’année où vous vous trouverez pour ainsi pouvoir proposer des moyens de locomotion toujours plus rapides, moins énergivores, plus fiables et donc moins chers sur le plan de rentabilité. Il est toujours très fortement conseillé de commencer votre aventure avec les lignes ferroviaires plutôt que les camions qui ont le meilleur rapport qualité/rapidité/prix… Afin de vous développer plus rapidement, vous serez averti par l’intermédiaire d’un pseudo journal, de subventions accordées par l’état vous permettant de gagner jusqu’à quatre fois plus de revenu sur une durée d’un an pour acheminer telle ou telle marchandise d’un lieu A à un lieu B, autant dire qu’il vous faudra vous ruer sur celles-ci lors de vos premières années d’exploitation pour rentabiliser au mieux votre affaire (surtout si vous jouez en multijoueur avec des amis).

L’objectif implicite de votre réussite n’est autre que le développement des communes de votre carte (les noms de celles-ci sont évidemment paramétrables avec OpenTTD, j’ai par ailleurs adoré joué sous le scénario « France » avec une pseudo carte de France et les noms de quelques grandes villes), les échanges de passagers, courriers et autres biens seront prépondérants dans l’accroissement de la population de celle-ci. Après plusieurs années passées, les villes croissent et les besoins également. Si vous avez eu la mauvaise idée de vous éparpiller un peu partout sur la carte, il sera pour vous difficile de rattraper le retard pris, enfin surtout si vous jouez contre des humains. Il vous faudra trouver un bon équilibre entre développer un secteur où vous êtes leader et aller chercher de nouvelles parts de marché loin de votre siège, car au bout de quelques décennies il sera difficile de trouver du terrain pour s’implanter et votre activité risque d’arriver rapidement à saturation.

Comme dans tout bon jeu de gestion qui se respecte, on retrouve un nombre impressionnant de paramètres et de statistiques, que ce soit sur le plan financier (prêt bancaire, achat de marchandises, courbes d’évolution des sociétés présentes) ou sur tout ce qui concerne les véhicules (poids, vitesse, capacité, prix…). Chose importante dans cette version Open Source, il a été rajouté la possibilité de tenter des OPA sur des entreprises concurrentes et ainsi récupérer les activités d’un ennemi un peu faiblard, de quoi renforcer le côté capitaliste du jeu, même si celui ci n’en avait pas forcément besoin. Au final, on se retrouve avec une simulation de transport des plus poussées, après un Railroad Tycoon de très grande qualité, Transport Tycoon a placé la barre encore plus haut notamment en ajoutant aux trains, les avions, camions et bateaux… de quoi ravir tous les fans de miniatures et autres trains électriques que nous avons tous été durant notre enfance.

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